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L'importance de l'empathie en thérapie

L’accueil du patient dans une écoute empathique est la base et le support clé de la relation psychanalytique. Qu’est-ce que l’empathie et quelle est son utilité ?

“Elle peut se définir comme notre aptitude à ressentir les émotions d’autrui, à y être sensible, et à partir de ce ressenti, comprendre les motivations et les représentations de cet autrui.” Hervé BOUKHOBZA

Cette capacité à ressentir les émotions du patient doit être doublée de l’intention de la mettre au service de la relation d’aide.

Utiliser l’empathie comme compétence professionnelle représente un outil fécond pour avancer, répondre au sens de venir en aide et résoudre un certain nombre de points douloureux dans la vie du sujet. 

La base d’une relation empathique en thérapie commencerait par la pose d’un cadre structurant qui fait sens pour le sujet. Il est important de préciser que le cadre n’est pas quelque chose de rigide ni austère mais au contraire un outil mis à sa disposition pour se sentir en sécurité dans une contenance adaptée. Celui-ci étant posé, il pourra se laisser aller à la relation psychanalytique.

Tout changement fait peur et le cadre est un engagement des deux côtés pour maintenir à flot un travail analytique difficile à éprouver psychiquement. C’est la raison pour laquelle il est important de préciser que le cadre peut évoluer, toujours dans le sens d’une dynamique bienveillante et constructive, pour ne pas que le sujet décompense s’il régresse et pour qu’il ne se sente jamais seul.

On ne peut faire l’économie de cette empathie bienveillante sans la pose du cadre dans la mesure où sont (re)créés dans l’analyse, à la fois la relation structurante au père et la défusion d’avec la mère. 


C’est ainsi que Ferenczi évoque la question du “tact, ou la faculté de sentir avec”. On parle alors d’accordage émotionnel. Une communication d’inconscient à inconscient s’instaure, de manière presque télépathique, en rapport avec la co-pensée. Le psychanalyste offre toute sa présence physique, fait œuvre de sa présence émotionnelle, de son ressenti, son observation pour accompagner le sujet à s’autoriser à entrer, à exister dans la relation analytique. Le but étant que la personne venue consulter prenne plaisir à investir un nouvel espace psychique qui n'appartient qu’à elle-même et dont les limites commencent à se dessiner. Elle se fait alors une idée de ce qu’elle peut penser en fonction de ce qu’elle ressent elle-même. Un transfert positif et constructif se met en place.


Cela dit, l'empathie n'est pas imaginer l’éprouvé du sujet mais l'accueillir en authenticité de manière active en faisant office de contenant. C’est ce qui semble faire la différence entre deviner et comprendre. Deviner est intuitif alors que comprendre est un apprentissage minutieux, cognitif, un travail élaboré de manière secondaire de ce qu’a reçu intuitivement l’analyste.

La réceptivité du psychanalyste est primordiale pour le sujet. Elle se met en place dans une attitude naturelle par le jeu des neurones miroirs et ressentie comme des éléments transmis par l’analysant. Dans l’accueil de ses propres ressources psychiques, il laisse résonner et s’installer en lui les affects du sujet pour les comprendre. Dans un deuxième temps et grâce à sa capacité de rêverie selon Bion, il transmet les éléments métabolisés à l’analysant. Celui-ci est alors en mesure de donner du sens à des éléments non différenciés dans une représentation psychique qui fait sens pour lui.

C’est l’aptitude du psychanalyste dans sa pratique professionnelle qui entre en résonance avec l’analysant; le changement de point de vue où le psychanalyste opère un “switch” de lui-même à cet autre, pour revenir à son point de vue.

Lorsque tous les éléments sont réunis et fonctionnent de concert, le psychanalyste est dans cette dynamique positive de “location de son inconscient”. Il s’opère alors une forme sublime de transformation. La co-création empathique devient métaphorique, si l’on s’en réfère au travail de Serge Lebovici. Il nomme ceci l’empathie métaphorisante ou l’énaction.

La capacité de switch permet de “coller” au plus près de ce qu’il vit. De cette manière, lui proposer une métaphore est un moyen de l’aider à relier ses différents souvenirs aux affects qui s’y associent et donner du sens.


Ce texte que je mets à disposition sur mon blog est tiré de mon mémoire de fin d'étude intitulé " La psychanalyse humaniste au cœur du processus de subjectivation"

Dans celui-ci, je reprends les notions clés de Hervé BOUKHOBZA à propos du cours sur l'Empathie que nous avons eu la chance de recevoir.

A travers ce blog, je tiens à le remercier chaleureusement, pour la qualité de ses cours et son humanité.



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